Intervention de Mr. le Gouverneur Mohammed LAKSACI, au Comité Monétaire et Financier International
13 octobre 2012
Les vulnérabilités accrues et les risques accentués de récession globale, avec des implications sociales profondes, appellent crucialement à un esprit renouvelé de coopération globale et à des actions résolues afin de rétablir la confiance et éviter la matérialisation des risques. Dans la zone euro, les réformes convenues lors du Sommet de 2012 et les récentes initiatives annoncées par la BCE sont bienvenus. L’accélération de la
mise en œuvre de ces réformes et initiatives sera cruciale pour la résolution de la crise dans la zone et le rétablissement de la confiance et la croissance. Aux Etats-Unis, lever les incertitudes relatives aux plafonds de la dette publique et au resserrement budgétaire abrupt est essentiel pour éviter les réactions négatives des marchés et soutenir la croissance. Aux Etats-Unis, au Japon et da ns d’autres économie s avancées, il sera
important que des plans de consolidation budgétaire à moyen terme tracent un sentier crédible vers la viabilité budgétaire, tout en minimisant les effets négatifs sur la croissance dans le court terme. Les pays émergents et en développement devront apporter le soutien additionnel à l’activité économique que pourrait nécessiter leurs circonstances respectives, tout en préservant ou rétablissant l’espace budgétaire nécessaire pour contrecarrer de potentiels chocs externes. Le soutien renforcé de la communauté internationale, y compris du FMI, aux pays arabes en transition est crucial pour la stabilité, la croissance et l’emploi dans la région.
Nous saluons la récente décision du FMI d’utiliser le reste des profits générés par la vente de l’or pour renforcer la capacité financière du Fonds pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC) et nous serions favorables à l’établissement d’un mécanisme régulier de mobilisation de fonds pour assurer l’auto-viabilité du FRPC sur le long terme afin de répondre aux besoins croissants des pays à faibles revenus.
Nous soutenons le programme de politiques globales de la Directrice Générale du FMI et restons dans l’attente de sa mise en œuvre. Nous saluons les progrès en matière de renforcement de la surveillance bilatérale et multilatérale par le FMI, y compris à travers la Décision Intégrée de Surveillance qui, nous l’espérons, renforcera l’efficacité et l’équité de la surveillance.
La réforme des quotes-parts et de la gouvernance au sein du FMI sont cruciales pour le renforcement de la légitimité et l’efficacité de l’institution. Des progrès crédibles sont nécessaires en vue d’achever la revue exhaustive de la formule de calcul des quotes-parts, avec pour objectif d’assurer une juste représentation de tous les membres. Nous soulignons de nouveau que la revue devrait résulter en une augmentation des quotes-parts des pays émergents et en développement dynamiques sans que cela vienne aux dépens des autres pays émergents et en développement. Dans cet esprit, il sera nécessaire qu’un plus grand rôle soit attribué au PIB calculé en termes de parité de pouvoir d’achat dans la composition de la variable « PIB » et ce, afin de tenir compte du dynamisme des pays émergents et en développement. Il sera également nécessaire que le biais inhérent aux dimensions des économies et favorisant les économies de larges dimensions soit atténué par l’utilisation d’un facteur de compression pl us important. Des progrès sérieux sont nécessaires pour résoudre le problème des faiblesses sévères des variables « ouverture » et « variabilité ».
En l’absence de tels progrès, nous pourrions soutenir l’élimination des deux variables de la formule, ce qui servirait les objectifs de simplicité et de transparence. L’attribution d’un poids plus élevé à la variable « réserves » devrait également pris en considération. Nous réitérons notre soutien à la nécessaire protection des droits de vote des pays à faibles revenus et à l’attribution à l’Afrique Sub-Saharienne d’un troisième poste d’administrateur au sein du Conseil d’administration du FMI.