Au nom des cadres de la Banque d’Algérie et en mon nom personnel, je vous souhaite la bienvenue et je vous exprime à l’occasion de la nouvelle année 2020 tous mes souhaits de réussite, de santé et de bonheur personnel et beaucoup d’envergure et d’expansion sur le plan professionnel. Cette rencontre, programmée déjà depuis quelques semaines, s’inscrit en droite ligne des traditions de dialogue et d’échanges entre la Banque d’Algérie, institut d’émission et de régulation monétaire et les intermédiaires agréés. Il est utile dans ce sens d’instaurer, voire d’instituer des cadres de concertation et de dialogue pour permettre l’éclosion de nouvelles perspectives pour la profession à travers un traitement efficace et une prise en charge optimale des préoccupations des uns et des autres, afin que les entraves qui constituent un frein à l’essor de l’activité bancaire, soient définitivement levées. Cela
2 ne sera possible qu’à travers un dialogue régulier, responsable, serein et fructueux. Mon intervention aujourd’hui s’inscrit en droite ligne des préoccupations, de la Banque d’Algérie et des pouvoirs publics, dont le souci majeur est de faire de notre système bancaire un véritable levier pour le financement de l’économie nationale. Messieurs les Présidents Directeurs Généraux, Messieurs les Directeurs Généraux, certaines réalités doivent être exposées, étalées et discutées pour pouvoir ensuite aller de l’avant. La situation actuelle du secteur bancaire mérite de la part de tout un chacun d’entre nous de s’y appesantir et d’engager une réflexion profonde à même de permettre à ce secteur de s’émanciper et d’intégrer les standards internationaux en termes de Gouvernance, de processus de gestion mais aussi et surtout de mobilisation et d’utilisation de l’épargne. Ce dernier aspect, doit nous interpeller au plus haut niveau, considérant les faibles performances du secteur en la matière, dus certainement à des facteurs exogènes, mais aussi à des pratiques internes, imprégnées de certains reflexes bureaucratiques, notamment lorsqu’il s’agit de dépôts ou de retrait de gros montants par les
3 déposants, qui, généralement, hésitent à recourir à des dépôts importants, de crainte de ne pouvoir récupérer leurs avoirs au moment voulu, cela induit inéluctablement une méfiance du grand public envers le secteur bancaire. Aussi, l’attention des banques est attirée sur l’impérieuse nécessité à mettre en place des mécanismes et une organisation adéquats permettant d’éradiquer les pratiques préjudiciables aux intérêts des usagés et rétablir ces derniers dans leur droit de disposer de leur dépôts à tout moment, comme le requiert d’ailleurs la législation et la réglementation en vigueur. Les obligations du secteur sont d’autant plus importantes considérant, d’une part la situation économique actuelle du pays qui en recommande une implication dynamique, innovante et efficace dans le processus du développement et donc du financement des projets à haute valeur ajoutée économique par la captation des ressources non bancarisées, mais aussi les défis auxquels doit faire face ce secteur, tant sur le plan des nouvelles technologies et donc la digitalisation et la sécurisation des données, que sur le plan de la diversification des produits.
4 L’inclusion financière dans ce sens, ne doit plus rester un vœu pieux. Elle doit constituer la préoccupation majeure et au quotidien des intermédiaires agréés. L’ouverture des comptes bancaires tant en monnaie nationale qu’en devises étrangères, doit être facilitée et encouragée, tout comme l’accès au crédit. Dans le même ordre d’idée. J’ai été tout le temps interpellé par le nombre d’Agences bancaires en activité ; en comparaison avec les pays de la région, la place bancaire algérienne avec à peine 1664 agences et un taux de couverture d’une agence pour 27587 habitants, alors que la norme est d’une agence pour 5000 habitants, se positionne dans un piètre classement.Des efforts certains doivent d’être déployés en ce sens, mais pas seulement ; regagner la confiance des usagers, des opérateurs et des clients, est aussi un chalenge à ne pas manquer. Dans ce sens, il est impératif de revoir les modalités et les modes de fonctionnement de nos banques et de nos établissements financiers. L’amélioration de la qualité des services offerts, l’accompagnement des clients dans leurs projets, l’activité de conseils, les actions régulières de marketing doivent désormais prévaloir dans les processus de gestion quotidienne des banques
5 et des établissements financiers. Des actions de proximité sont souhaitables pour familiariser le citoyen – client potentiel – avec l’environnement bancaire, mais particulièrement avec les activités bancaires et à l’apport éventuel de ces dernières dans sa vie quotidienne. La modernisation des banques à réseau, en exercice actuellement en Algérie, doit s’accommoder avec la conversion numérique pour capter des parts de marchés certaines. La digitalisation ne doit plus être une allégorie, mais une réalité accessible. La banque mère d’une banque ici présente avec nous a été classée en 2019, comme « digital transformer, soit BBB+ », classement très proche de la catégorie de « digital performer », soit la classe A, par la première agence de rating de la performance digitale des entreprises dans le pays considéré. Nous invitons cette Banque, tout comme ses consœurs, à faire montre de plus d’agressivité, d’imagination et d’innovation pour asseoir une politique de digitalisation assurée, tout en renforçant le réseau bancaire, qui reste pour un pays continent comme l’Algérie, une priorité absolue. Aussi et tout comme les dispositifs de gouvernance, les dispositifs de gestion des risques gagneraient à être améliorés, notamment en ce qui concerne la norme réglementaire de
6 liquidité, dont le non-respect par certaines banques est la conséquence directe de la détérioration de la qualité des portefeuilles détenus par elles, ce qui signifie à la base, une insuffisance des dispositifs de gestion des risques. Ces derniers sont donc appelés à être constamment mis à jour et renforcés (à travers notamment une révision de la cartographie des risques). Idem pour le contrôle interne, dont les processus doivent être constamment mis à jour. Enfin, le système d’information au niveau des banques, doit faire l’objet d’un plan stratégique validé par le premier organe de gouvernance de la banque. A ce titre, il est utile de revenir sur les différents reportings qui sont transmis périodiquement à la Banque d’Algérie, pour vous rappeler l’obligation légale et réglementaire inhérentes à l’existence d’une information fiable, de qualité et à temps mais aussi la pertinence d’intégrer les reportings comptables et prudentiels dans le système d’information des banques Commerciales. Pour un premier contact, il me semble que les messages contenus dans la présente communication répondent pertinemment aux préoccupations et aux priorités du moment ; d’autres sujets seront abordés dans les prochaines rencontres,
7 après une évaluation de la prise en charge des différents thèmes abordés aujourd’hui. Je souhaite que désormais nos banques s’inscrivent dans une démarche d’excellence et d’innovation ; le but suprême et de rehausser le niveau de fonctionnement de notre système bancaire. Pour notre part je tiens à vous assurer de notre assistance et de notre accompagnement pour répondre au mieux et dans les meilleurs délais aux préoccupations de la place. Sachez qu’il n’y aura plus d’écueils sans d’intervention rapide et diligente de la part de la Banque d’Algérie. C’est dans cette optique que la Banque d’Algérie s’inscrit désormais dans une démarche de modernisation et de restructuration et une révision de certains corpus réglementaires présentant jusque-là des incompréhensions de la part des intervenants sur la place bancaire, est déjà engagée, le comité de politique monétaire est réactivé pour répondre au mieux aux différentes attentes de la place. Des comités stratégiques sont mis en place en appui pour solutionner des problématiques jusque-là handicapantes pour les acteurs de la place. Ces
8 mutations engagées vont certainement contribuer à une meilleure fonctionnalité de notre système bancaire.Je vous remercie pour votre attention.